
TYPE :
VR EXPERIENCE
TECHNIQUE :
GAUSSIAN SPLATTING / VFX / MOTION CAPTURE / VR INTERRACTION
SOFTWARES :
POSTSHOT / NERFSTUDIO / OPTITRACK / UNITY
Gaussian Housing
inspiration.
C'est en allant voir l’exposition Panorama 26, - grande restitution annuelle des oeuvres produites par les étudiant.es et professeur.es du Fresnoy, à la recherche de ce qui se faisait de nouveau dans le monde de l’art numérique que plusieurs oeuvres m’ont marquées.
Une de celles-ci et qui a enclenché mon travail sur ce projet est Rapture II - Portal, une installation VR d’Alisa Berger, ou notre silouhette, derrière le casque, est projetée sur une toile, visible de toustes, et concue comme une séance d’hypnose guidée par le danseur de voguing ukrainien Marko à travers ses souvenirs, dans son appartement abandonné et inaccessible dans la région du Donbass, où la guerre dure depuis dix ans.
“We reconstructed his house through photogrammetry, through photographs that we received from a photographer in the occupied area and we built it in 3D and he's giving you a tour through his home, through his memories.” - Alisa Berger
L’esthétique très “brouillons” de cette photogrammetrie lacunaire de part le manque de prises de vue, mais à la fois très réaliste, capturant chaque détail, le placement d’un objet, une craquelure sur un meuble, un mur, ou un grigri sur une porte, à l’opposé d’un lieu générique ou stylisé, nous immerge dans ce qu’il y a de plus banal et personnel, intime, et complète les creux apportés par la voix de Marko, en séance d’hypnose, un trajet quasi spirituel à travers ses souvenirs dans cet appartement maintenant innaccessible.
Associée aux mouvements de caméras pouvant rappeller ceux du réalisateur Gaspard Noé, connu entre autre pour ses jeux de caméras comme par exemple dans sons film Enter the Void, les sensations corporelles sont présentes, et l’expérience nous fait rentrer dans un état second.
En rentrant de l’exposition, je me suis rappellé une discussion que j’avais eut avec mon ami et artiste Ahmad Aiub, une phrase qui m’a marqué, qui pourrait se résumer à: “je m’en fiche de savoir si ton travail parle d’écologie, ou de droits sociaux, de politique, je voudrais que ton oeuvre me parle de toi, de ce que tu vie, de ta famille, ton vécu, peu importe la légitimité, c’est ça qui m’intérresse”.
contexte.
L’opportunité de finaliser au moins un prototype de ce projet à été possible avec les semaines intensives de notre master 2 qui a finalement pris la forme d’une exposition, chacun.es de nous ayant des envies et un travail déjà personnel.
J’avais une forte envie que ce projet documentaire soit présentée sur un lit. Et que l’exposition soit comme une maison dans laquelle les spectateurices pourraient fouiller, se perfre dans chaque objet, ou chacun de ces objets seraient comme une oeuvre en soi, à l’opposé du “white cube” impersonnel, ou des murs blancs des musées, qui certent mettent en avant les oeuvres présentées, mais ou rien ne se dégage lorsque que nous penetrons dans ces salles.
Dans son ouvrage fondateur “Inside the White Cube: The Ideology of the Gallery Space” , receuil de 3 essais, Brian O’Doherty explique que les nouveaux espaces d’exposition de son époque ( white cube (murs blancs, espace neutre, lumière contrôlée) apparait comme neutre, mais sous-entend une idéologie silencieuse: l’oeuvre est isolée, hors du monde, et les corps ne sont pas les bienvenus, et reflète la période d’effervescence, d’expérimentations et de politisation intense des avant-gardes, durant laquelle ils ont été écrits.
Là où le white cube coupe le contexte, la temporalité et l’inattendu, de plus en plus d’oeuvres ou d’exposition se tournent vers l’interractivité, et l’immersion, et certaines pratiques contemporaines comme celles de Solveig Burkhard les réintègrent : le lieu devient matière, présence, expérience. Cette artiste a développé une pratique dans laquelle elle détourne des espaces liés à l’enfance pour évoquer des éléments traumatiques. Dans son installation Kids waiting for something, présentée à 100% l’expo dans la halle de la vilette, elle met en scène une salle d’attente de cabinet médical, des laquelle les visiteur.ices sont invités à interragir avec ce décors, fouiller parmis les jouets, ecrire sur les papiers ou les murs…
Je voulais intérroger comment nous habitons les lieux, nos espaces de vies, et comment ils nous habitent en retour, comment des objets, la facon dont nous les ageancons, deviennent comme des artefacts disposés en autel, liés à un souvenir, un rituel, et une scenographie reprennant l’aspect de lieux de vies, communs, me semblait contribuer à raconter cette histoire et aider au ressenti des emotions exprimées par les oeuvres de cet intensif. C’est à partir de cette volonté de mettre en avant des recits personnels, mais avec une portée plus large, que nous nous sommes fixés sur le thème de l’intime et du sacré, qui résumais assez bien le fil rouge qui reliais nos oeuvres.
présentation.
Le sujet principal de ce projet est ma maison de famille, dans laquelle j’ai passé la plupart de mes weekends et vancances étant petit, qui est ensuite devenu un refuge et dans laquelle la majorité des rêves dont je me souvient prennent place. Le concept est assez simple, visuellement, un trajet au travers de cette maison, reconstruite en trois dimensions grâce au Gaussian Splatting dont les erreurs et l'aspect vapeureux et des performances enregistrées en motion capture me permettent de remettre en scenes des souvenirs, rêves et cauchemards, comme un geste cathartique. Les représentations d'objets en Gaussian Splatting, étant des nuages de points sont facilement éditables, et permettent d'être instanciés sous forme de particules, laissant libre une grande liberté dans leur rendu et leur interractivité. En simultanné de cette visite, se fait un voyage parallèle documenté par des témoignages audio, entretiens télépgoniques avec les membres de ma famille autour de leur souvenirs dans cette maison, et leur rapport aux objets, et aux liens familiaux. Frace au dispositf de la réalité virtuel, les spectateur.ices sont immergés dans les environements et peuvent interragir directement avec eux.
A propos de la nostalgie:
En psychologie, le pic de reminiscence est “l’augmentation du nombre de souvenirs autobiographiques pour les évènements vécus entre l'âge de 10 et 30 ans, observée généralement chez les personnes âgées de plus de 40 ans.” Et ce concept est bien compris, et utilisé lorsqu’il s’agit de faire naitre cette émotion, notamment par Nostalgie - la radio. Interrogé par Sarah-Lou Lepers, Sébastien Prévost, responsable de la programmation musicale, a pour objectif de faire ressentir cette émotion positive, “pas du tout larmoillante”, qui “rappelle des moments qui sont très dans l’affect”. Il explique le raisonnement “très mathématique” derrière le choix des titres joués: “l’age auquel les gens sont le plus sensible à la musique, ce sont les 13-25 ans […] c'est à peu près 10-12 ans de musique. Et bien, nous on fait une personne à 50 ans maintenant, quel âge elle avait quand elle avait 13 ans, et bah on va balayer une vingtaine d'années de musique. Donc là actuellement en 2019, la personne qui a 50 ans, et bah on prend mathématiquement, on prend les années entre 75 et 95. Voilà ça fait une vingtaine d'années de musique, avec une année moyenne à 85.”
Pascale Piolino, professeure de psychologie à l’Université Paris Descartes, dirige le Laboratoire de recherche Cerveau et cognition, qui travaille, entre autres, sur ce phénomène : "Beaucoup d'études ont montré que ce pic de réminiscence correspond toujours aux expériences qu'on a vécues, entre 15 et 30 ans. […] C'est que cette période-là serait très fondatrice pour notre sentiment d'identité. Ces premières expériences que je vis, elles vont cristalliser qui je suis, qui j'ai envie d'être, qui je veux devenir et donc quand je vais parler de moi à quelqu'un que je ne connais pas et que je veux qu'il comprenne qui je suis, je vais aller piocher dans cette période-là, j'y repense, j'en reparle etc." Selon elle, d’un côté, on vit beaucoup de premières fois entre 15 et 30 ans, donc forcément, on s’en souvient. De l’autre, si on s’en souvient, c’est aussi qu’on va faire référence à ces premières fois tout au long de notre vie, pour se présenter, pour dire qui on est, et donc pour construire notre identité
Faire référence à ces éléments fondateurs du récit de soi, c’est une technique utilisée en psychologie, on parle de thérapies de réminiscence. Ces thérapies peuvent prendre forme de séances lors desquelles des patients sont invités à manipuler des objets appartenants à une période précise de leur passé et invités à en parler. Ces séances peuvent aussi de dérouler dans des lieux entièrement conçus pour ressembler exactement à un appartement d'époque comme par exemple avec la collaboration des équipes de la chercheuse Dorthe Berntsen et du musée "The Old Town" au Danemark.












